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Les cancers de la tête et du cou et le rôle de l'orthophoniste

Photo du rédacteur: Barbara CoelhoBarbara Coelho

Avril est le mois de sensibilisation aux Cancers de la tête et du cou. Prenons un moment pour apprendre plus sur les causes fréquentes de ces cancers, les signes et symptômes, le diagnostic, le traitement, et le rôle des orthophonistes dans l'équipe soignante.


Les cancers de la tête et du cou affectent la bouche, la gorge, les glandes salivaires, et les sinus. Ces régions sont recouvertes de cellules que l'on appelle cellules épithéliale squameuses, alors quand un cancer s'y developpe on l'appelle cancer épidermoïde ou carcinome cellulaire squameux (CCS).


Causes

Les causes principales des cancers de la tête et du cou varient selon l'âge. La majorité des gens âgés de 50 ans ou plus on tendance à développer le CCS après l'usage du tabac ou de l'alcool. Ceux âgés de moins de 50 ans ont souvent été exposés au Virus du Papillome Human (VPH). D'autres causes communes sont les expositions professionnelles (p.ex., formol, amiante, nickel, poussière de bois, etc.), des infections par le virus Epstein-Barr ou par la mononucléose, et aussi par l'exposition à des rayons UV comme ceux dans les lits de bronzage.



Pour réduire vos chances de développer le CCS, évitez ou cessez de fumer, limitez votre consommation d'alcool, parlez à votre médecin à propos du vaccin contre le VPH, portez le condom ou le digue dentaire lors du sexe oral, protégez vos lèvres des rayons UV avec des baumes à lèvres qui contiennent de l'écran solaire, et consultez avec un dentiste régulièrement.


Symptômes et Diagnostic

Les signes et symptômes communs des CCS sont :

  • des plais dans la bouche qui ne guérissent pas

  • du mal à la gorge qui ne guérit pas

  • des changements de la voix

  • de la douleur au cou, aux dents, au visage, ou pendant que vous mâchez

  • de l'engourdissement au visage

  • des difficultés à respirer

  • avoir une masse dans la bouche, la gorge, ou le cou


Le traitement du cancer de la tête et du cou se fait mieux quand l'on le détecte tôt. Pour poser le diagnostic, les médecins peuvent demander des imageries comme les tomodensitométries (TDM), des résonances magnétiques (IRM), des scans TEP, ainsi que des endoscopies, biopsies, et des fluoroscopies. Le cancer est ensuite traité avec la chimiothérapie, la radiothérapie, et dans certains cas par l'ablation chirurgicale.


Traitement

Les patients diagnostiqués avec le CCS sont traités par une équipe multidisciplinaire composée des Diététiciennes, des ORLs, des Oncologistes Dentaires, des Travailleurs Sociaux, des Physiothérapeutes, des Infirmières, et des Orthophonistes. Ces derniers sont responsables de :

  • apprendre aux patients comment la radiothérapie ou des possibles ablations chirurgiques à la langue, la mandibule ou le larynx pourraient les affecter.

  • apprendre des exercices aux patients pour qu'ils puissent préserver la fonction des muscles à la base de la langue et dans la gorge. Cela augmente leurs chances de pouvoir manger et boire en sécurité après le traitement.

  • expliquer les différentes options pour remplacer la voix au cas où le patient fini par se faire enlever le larynx.

  • remplacer les prothèses vocales régulièrement (ce qui requiert des cours spécialisés et de la supervision médicale).

Un emplacement commun pour les CCS est le larynx, qui reste juste au dessus de la trachée et qui contient la boîte vocale. Selon l'étendue du cancer et comment il répond à la chimiothérapie et à la radiothérapie, les médecins pourraient recommander la remotion complète du larynx. Quand cela arrive, on n'a plus de connection entre le nez et la trachée -- l'air rentre et sort du corps par un trou sur le cou (qu'on appelle un stomate).


Le patient peut toujours s'alimenter par la bouche, mais l'on pourrait éprouver des changements dans les sens du goût et de l'odorat. Cela peut arriver car la radiothérapie pourrait affecter les cellules sur la langue qui s'occupent de sentir le goût des aliments. Aussi, comme on n'a plus de connection entre le nez et les poumons, rien ne fait l'air passer par le nez et, en conséquence, les cellules responsables par le sens de l'odorat ne captent pas autant d'information qu'elles le faisaient avant la chirurgie.


Quand le larynx est enlevé, on enlève aussi les cordes vocales. Les patient peuvent alors remplacer la voix avec les options suivantes :


La prothèse vocale

Une prothèse trachéo-oesophagienne (PTO) est habituellement placée sur un tout petit trou créé par le chirurgien entre la trachée et l'oesophage lors de la chirurgie de remotion du larynx. La PTO est une valve à sens unique, alors l'air peut aller des poumons à l'oesophage mais pas de l'oesophage aux poumons. Pour parler, le patient doit couvrir le stomate, ce que force l'air des poumons à passer par la PTO. Cela fait l'air vibrer et résonner à travers les cavités orale et nasale, ce qui crée une voix artificielle. Les PTO doivent être remplacées et entretenues fréquemment, et leur coût pourrait être partiellement couvert par les assurances privées et des programmes gouvernementaux comme le Programme d'appareils et accessoires fonctionnels (PAAF) de l'Ontario. Le vidéo ci-bas est un exemple de comment l'on parle avec une PTO.



Un électrolarynx

L'électrolarynx est un appareil qui produit une fréquence sonore. On le place contre le cou, sous la mandibule, ou sur la joue et lorsque cette fréquence résonne dans les cavités orale et nasale elle crée une voix artificielle. L'électrolarynx est une alternative pour ceux qui ne sont pas des bons candidats pour les PTO. Son coût peut aussi être partiellement couvert par les assurances et par des programmes gouvernementaux, et l'appareil requiert moins de manutention qu'une prothèse trachéo-oesophagienne. De plus, il n'est pas invasif et dépendamment du modèle il est possible d'ajuster le volume et le ton de la fréquence produite par l'appareil.

Il y a une courbe d'apprentissage vis-à-vis la parole avec l'électrolarynx. Les usagers doivent d'abord trouver le meilleur emplacement sur leur cou ou contre la cavité orale pour placer l'appareil, et doivent coordonner l'usage de la machine avec les mouvements de la parole, en plus exagérer ces mouvements pour qu'on puisse mieux les comprendre.

Voici un exemple de la parole produite à l'aide d'un électrolarynx :


Voix Oesophagienne

La voix oesophagienne est une façon plus rare pour communiquer, mais elle peut être la méthode préférée par certains. Cette technique ne requiert aucune technologie. L'usager apprend à avaler l'air, le tenir dans l'oesophage, et à contrôler son expulsion par la bouche lors de la productions des sons de la parole. Cette méthode demande beaucoup d'entraînement mais elle peut quand même être maîtrisée. Un des inconvénients est que la voix peut sonner comme une série de rots, ce qui peut causer un peu de malaise dans des situations sociales avec ceux qui ne connaissent pas cette forme de communication.



La suppléance à la communication

Les patients peuvent aussi opter pour d'autres formes de communication qui n'incluent pas la parole, comme par exemple des synthèses vocales. Une étude publiée en 2021 (Repova et al., 2021) a trouvé que 20% des patients ayant enregistré leurs voix avant de subir une laryngectomie ont choisi d'utiliser un appli qui recréait leur voix en "lisant" ce que le patient tapait sur l'écran. Étant donnée les développements récents dans le champ de l'intelligence artificielle, ce n'est pas irréaliste d'imaginer que bientôt la majorité des applis de suppléance à la communication pourront imiter nos propres voix.


Dysphagie

En raison des possibles emplacements des CCS et souvent comme une séquelle de la radiothérapie, les patients ont tendance à éprouver de la dysphagie, soit des difficultés à avaler. La radiation peut affecter les glandes salivaires et rendre la bouche très sèche; elle peut endurcir les fibres musculaires dans le cou et rendre les muscles moins mobiles; elle peut affecter les nerfs dans la gorge et le cou et ralentir les réflexes d'avalement; et finalement, elle peut rendre la peau dans la gorge très sensible, ce qui cause de la douleur pendant qu'on mange ou qu'on boit.

Au tout début du traitement, l'orthophoniste rencontre le patient pour lui apprendre des exercices pour maintenir les muscles de la gorge et du cou mobiles et forts. Après le traitement, l'orthophoniste rencontre le patient au moins une autre fois pour compléter une vidéofluoroscopie et voir en temps réel quelles consistances d'aliments et de breuvages sont sécuritaires pour le patient; la dysphagie, l'immunité réduite, et une hygiène buccale infréquente sont des facteurs qui collaborent au développement de la pneumonie par aspiration. L'orthophoniste fourni des recommandations, des exercices, et des stratégies pour améliorer la sécurité du patient et maintenir leur qualité de vie.


L'habileté de manger et boire sans douleur et sans le risque de s'étouffer ou de développer une pneumonie n'est pas une chose à quoi la majorité d'entre nous s'y tient. Ceux qui vivent avec le CCS ou qui éprouvent des séquelles du traitement doivent passer à traver chaque repas et chaque fête centrée sur le repas en famille avec ces soucis à l'esprit.


La prévention du cancer est essentielle, mais il peut toujours se développer malgré nos efforts. Si vous pensez que quelque chose ne va pas, cherchez une opinion médicale. D'habitude, le plus tôt on découvre un cancer, meilleures sont les chances de guérison.

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